"Gobeuses" de minerai 1900 (amiante) Musée McCord 1996-335.47
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Amidonneuse de linge 1901 Musée McCord 85031181
L'évolution des droits des femmes du 19e siècle à nos jours |
Travailleurs dans une fonderie 1901 Musée McCord 025-288
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Qui sont les "gobeuses de minerai"Le scheidage, opération qui consiste à trier le minerai à la main et à séparer la fibre de la roche à l'aide d'un marteau, est désigné en anglais sous le terme de cobbing. Avant 1895, cette opération était presque entièrement effectuée par des garçons mais, à partir de cette année-là, les plus jeunes d'entre eux sont progressivement remplacés par des femmes. Dans l'ensemble du Québec, celles-ci commencent à être plus nombreuses sur le marché du travail. En 1891, elles constituent 20 % de la main-d'oeuvre manufacturière ; en 1911, ce sera 27 %. À mesure que leur nombre augmentera, dans l'industrie de l'amiante, les ouvrières employées au cobbing, les cobbers féminins, finiront par être baptisées « gobeuses » dans le langage populaire. Un bref moment de répit pour « prendre la pose » au coeur d'une journée de dix heures de travail, scandée par le bruit d'une trentaine de marteaux. Ces virtuoses du marteau se trouvent dans l'atelier de la compagnie Johnson à Thetford Mines (appelée Kingsville jusqu'en 1905). Cette photo aurait été prise vers 1900. Au tournant du 20e siècle, la compagnie Johnson n'est pas la seule à employer des femmes. La Bell Asbestos Co. avait engagé les premières ouvrières thetfordoises au cours de l'été 1895. Il est possible qu'il y ait dans cet atelier quelques travailleuses de moins de 14 ans. Ce qui est certain, c'est qu'elles ont pratiquement toutes moins de vingt-cinq ans. À cette époque, on n'exerce généralement le métier de « gobeuse » qu'en attendant de se marier et il vaut mieux se trouver un époux avant l'âge de vingt-cinq ans, sinon on risque de « coiffer sainte Catherine », c'est-à-dire de rester " vieille fille" .
Musée McCord texte accompagnant la photo 1996-335.47
L'Acte des manufactures de 1885: L'Acte des manufactures (acte pour protéger la vie et la santé des employés) fut sanctionné le 9 mai 1885. L'Acte qui comprend 38 articles et une annexe, s'applique sur tout le territoire de la province. Normes du travail: La durée du travail pour les femmes, jeunes filles et garçons est fixée à 10 heures par jour pour un maximum de 60 heures par semaine. L'employeur doit leur accorder au moins une heure de repas le midi, qui ne peut être comptée dans le total des heures de travail, mais la loi ne s'inquiète pas du souper, de sorte que les employés doivent encore travailler de sept à huit heures sans interruption, et parfois plus. La loi ne reconnaît encore aucun congé payé. Dès 1889, les travailleurs font quelques recommandations, telles que :
Musée McCord texte accompagnant la photo view-2944
Cette page montre des photos d'employés de divers rayons du magasin.
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Le travail des femmes au QuébecQuatre femmes au travail sont représentées sur cette photographie. Elles s'affairent à l'amidonnage des collets et des manchettes de chemises, c'est-à-dire à imprégner le tissu d'amidon pour le raidir. En 1901, 12,8 % des Québécoises de dix ans et plus ont un emploi rémunéré, notamment comme ouvrière, mais aussi comme domestique ou institutrice. Dans les familles urbaines les plus modestes, le revenu du père est parfois insuffisant. Entre 1890 et 1920, le salaire de la majorité des ouvriers permet à peine de couvrir les frais de subsistance. Aussi, des enfants et des jeunes filles sont forcés de travailler afin d'aider leurs parents financièrement. Parfois, mais cela est plus rare, des femmes mariées doivent aussi trouver un travail rémunéré. Selon A.H. Simms, un fabricant de chemises et collerettes interrogé en 1888 lors de la Commission royale d'enquête sur les relations entre le capital et le travail, son secteur industriel emploie un grand nombre de personnes, essentiellement de sexe féminin. Chez lui, comme dans bien des manufactures de ce type, les employés sont payés à la pièce. M. Simms n'est pas en faveur de l'uniformisation des salaires des employés : « Je crois aux salaires donnés en fonction de ce que les travailleurs peuvent gagner, et c'est pour cela que nous les payons à la pièce. » Les entreprises de confection de vêtements confient fréquemment du travail à la pièce à des gens travaillant à l'extérieur de la manufacture. Ce type de travail, qui exploite généralement les travailleurs, majoritairement des femmes, est appelé sweating system . Aux yeux des entrepreneurs qui payent leurs employés à la pièce, la valeur du travail de tous les employés n'est pas comparable. Comme le mentionne le fabricant de chemises et de collerettes A.H. Simms, interrogé en 1888 lors de la Commission royale d'enquête sur les relations entre le capital et le travail : « [Sur] une demi-douzaine d'apprenties, deux ou trois filles deviendront en trois mois de très bonnes travailleuses pouvant gagner plus que d'autres employées qui sont là depuis trois ou quatre ans. » À Montréal, au cours des années 1901 à 1929, le tiers des travailleuses est employé dans le domaine des services, en tant que domestiques notamment. Un second tiers travaille dans des secteurs variés, alors que le troisième tiers est constitué d'ouvrières de manufactures. Musée McCord texte accompagnant la photo Musée McCord 85031181
Le travail des enfants au Québec
Le salaire d'appoint des enfants
Le texte sous la photo provient du livre: "Quartiers ouvriers d'autrefois 1850-1950" de Anne-Marie Sicotte, Les Publications du Québec, p 64.
Source de cette information : Industrialisation au XIXe siècle et le travail des enfants par : Eric Doyon 10/04/2014
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Travailleurs d’une fonderie Amendes et retenues sur salaire. Le système des amendes et des retenues sur salaire mérite qu'on s'y attarde. Il est très varié et permet littéralement aux patrons, contremaîtres et agents de placement de voler le salaire des employés. Elles sont imposées pour de multiples raisons : insubordination, paroles obscènes, grossièreté envers le contremaître (ou réponse à une insulte de sa part), turbulence, négligence, bris de la machinerie (l'amende atteint alors des sommets), retard (l'amende s'ajoute alors à la perte d'une demi-journée de salaire), bavardage au travail ou violation du silence, refus de se présenter au travail le lendemain d'une journée de travail particulièrement longue, mauvaise confection d'une pièce, gaspillage et vol. Il arrive même que tout son salaire d'une semaine ne permette pas à l'employé fautif de payer son amende. Bien souvent d'ailleurs, le montant de l'amende est sans commune mesure avec ce que la faute coûte réellement à l'entreprise. Une amende pour retard peut être imposée même si, dans les faits, il n'y a pas eu de retard. Certaines manufactures obligent leurs employés à se présenter avant l'heure d'ouverture. Cinq minutes avant le début du travail, tout le monde doit être entré, et les portes fermées à clé. En fait, les amendes ne se calculent pas directement en argent, mais en temps de travail que l'on retranche au moment de faire les comptes. Les employés ne sachant pas compter, se font truffés (sic). Le montant des amendes est souvent doublé sans qu'ils s'en aperçoivent. Ce système des amendes est souvent à la base du salaire des contremaîtres. Musée McCord texte accompagnant la photo Musée McCord 025-288
Les mineurs de fond et L'art des MinesLes conditions de travail dans la mine |
La situation décrite précédemment au sujet du Québec n'est pas exceptionnelle au sujet du travail des enfants. Voici la situation décrite du travail des enfants en France, dont certains cas, dès 1572! Des enfants travaillant dans les mines des Vosges. Les employeurs y trouvaient leur avantage à cause de la taille de l'enfant. Peu importe les risques pour l'enfant! Il ne s'agit que d'un cas rapporté, il est probable qu'il y en ait plusieurs dans différentes régions de la France.
Au 17e siècle, une manufacture de textile emploie des enfants dès l'âge de 7 ans! ( Il faut, semble-t-il, nuancer la situation. À cette époque l'espérance de vie était loin de celle que nous avons alors la notion d'enfance, d'adolescence et de l'âge adulte est complètement différente. Par exemple, un jeune de 10 ans est peut-être adolescent pour eux ou peut-être plus jeune encore. Alors celui de 13 ou 14 ans est peut-être un adulte.) Dans la région de Tourcoing, environ 15 km au nord de Lille, en 1790 sur 8 000 employés textiles 3 000 sont des enfants de 7 à 12 ans! On y peigne la laine. Il y a de grands bassins pour laver la laine et il est fréquent que des enfants travailleurs y tombent et se noient. L'industrie textile en France comme au Canada est un gros employeur d'enfants. En 1840, sur 143 000 enfants travailleurs 9 300 sont dans le textile. Il semble que le travail des enfants et des "enfants-objects" économiques est tellement habituel qu'on devient indifférent de leur sort. Il est, j'ose dire presque, normal qu'ils soient battus, abusés et maltraités. Heureusement, tous ne sont pas indifférents à leur sort. Dont Victor Hugo, qui, en 1853, réveille le monde par ses écrits. Les enfants travailleront dans les mines de France jusqu'en 1880 à cause de leur petite taille. Et probablement à cause du coût réduit de leur main-d'oeuvre par rapport à un adulte. Mais ils subissent les mêmes risques que les adultes, peut-être plus puisqu'ils doivent travailler dans des endroits que les adultes ne peuvent atteindre. On les y engage même dès l'âge de 6 ans! Au 19e siècle, les parents font embaucher leurs enfants dans l'usine où ils travaillent dès l'âge de 8 ou 9 ans pour leur apporter un supplément de revenus. L'enfant est devenu une valeur économique et non humaine. Les employeurs ont l'avantage de niveler le salaire des adultes vers le bas pour ainsi forcer les parents à faire travailler au rabais leurs enfants. Le seul qui y gagne est le patron. Heureusement en 1840, certaines voix importantes se lèvent pour mettre fin à cette exploitation éhontée. Ceux qui s'élèvent contre cette exploitation ont un bel exemple à apporter celui des Britanniques qui ont légiféré dès 1802. Pour rendre l'école obligatoire ou pour interdire les trop jeunes à travailler en usine ou dans les mines. Mais plusieurs s'opposaient, à cette loi qui, selon eux , contrevient avec le droit du père de disposer de ces enfants. Victor Hugo dans son temps décrivait : "Travail mauvais qui prend l'âge tendre en sa serre qui produit l'argent en créant la misère qui se sert d'un enfant ainsi que d'un outil." Je pense que ça décrit parfaitement la situation de ces enfants, mais aussi leur avenir. Source: Le Droit des enfants en France |