Page d'accueil Conditions de vie dernière moitiée du 19e et début du 20e siècle (1850-1915)  

"Gobeuses" de minerai 1900 (amiante)
Musée McCord 1996-335.47

Sur cette photo n'apparaissent pas les dangers de respirer la poussière qui est produite par ce type de travail. À cette époque, bien qu'il existait des vérificateurs de salubrité d'entreprises, les travailleurs ou travailleuses n'avaient aucune protection. Encore moins s'il s'agissait de maladies professionnelles. Même de nos jours, il est difficile de les faire reconnaître par la CSST.

La mentalité de l'époque voulait que les autorités gouvernementales ne s'ingèrent pas dans le domaine des responsabilités des entreprises. Dans les cas d'accidents du travail, les travailleurs devaient démontrer qu'il y avait eu faute de la part de l'employeur. Les travailleurs qui avaient peine à subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille n'avaient assurément pas les moyens de poursuivre l'employeur. De plus, les employeurs disposaient d'une main-d'œuvre abondante, ils n'avaient donc aucun incitatif à prendre des mesures de sécurité pour la protection de leurs travailleurs.


Amidonneuse de linge 1901
Musée McCord 85031181

La précarité des emplois pour les hommes, le faible revenu qu'ils apportaient à la maison malgré un grand nombre d'heures de travail faisait en sorte que très souvent les autres membres de la famille devaient participer au revenu familial. Alors les femmes et les enfants aussi devaient participer au revenu familial pour survivre.

Les femmes mariées devaient se limiter à des emplois qui étaient socialement acceptables et, bien sûr, rémunérés à demi-prix par rapport au même emploi exercé par les hommes. 

Par exemple, dans les cas des institutrices et des instituteurs. En 1911, le revenu de l'instituteur laïque se chiffrait à 550$ (10 693$ en $ de 2011) et celui de l'institutrice à 220$ (4 276$ en $ de 2011).

L'évolution des droits des femmes du 19e siècle à nos jours
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Travailleurs dans une fonderie 1901
Musée McCord 025-288

Les travailleurs de fonderie étaient exposés à des chaleurs intenses et surtout à des émanations de vapeurs toxiques. À Québec, la plupart des entreprises de ce type étaient de petites entreprises. Elles n'avaient pas les moyens ni les connaissances scientifiques pour s'occuper de la protection de la santé de leurs employés. De plus, il ne faisait pas partie de la mentalité des gens de cette époque de penser à la protection des travailleurs. On considérait souvent que cela faisait partie des risques inhérents au travail effectué. Il était alors fréquent que, faute de ventilation adéquate, les employés respirent des gaz toxiques et subissent des chaleurs intenses.

Cependant, quand l'entreprise était de plus grande taille, les conditions sanitaires pouvaient être meilleures grâce à une meilleure ventilation. Mais dans la plupart des cas, ce n'était pas suffisant pour protéger les travailleurs.

De plus, la concurrence que subissaient les entreprises et la cadence imposée par les moyens techniques et les besoins de production rendaient de plus en plus dangereuse l'utilisation des machines. Si on ajoute à cela, les très longues heures de travail et la fatigue des travailleurs, le risque d'accident était d'autant plus grand.

Qui sont les "gobeuses de minerai"


Le scheidage, opération qui consiste à trier le minerai à la main et à séparer la fibre de la roche à l'aide d'un marteau, est désigné en anglais sous le terme de cobbing. Avant 1895, cette opération était presque entièrement effectuée par des garçons mais, à partir de cette année-là, les plus jeunes d'entre eux sont progressivement remplacés par des femmes. Dans l'ensemble du Québec, celles-ci commencent à être plus nombreuses sur le marché du travail. En 1891, elles constituent 20 % de la main-d'oeuvre manufacturière ; en 1911, ce sera 27 %. À mesure que leur nombre augmentera, dans l'industrie de l'amiante, les ouvrières employées au cobbing, les cobbers féminins, finiront par être baptisées « gobeuses » dans le langage populaire.

  • Quoi
    Un bref moment de répit pour « prendre la pose » au coeur d'une journée de dix heures de travail, scandée par le bruit d'une trentaine de marteaux.

  • Ces virtuoses du marteau se trouvent dans l'atelier de la compagnie Johnson à Thetford Mines (appelée Kingsville jusqu'en 1905).
  • Quand
    Cette photo aurait été prise vers 1900. Au tournant du 20e siècle, la compagnie Johnson n'est pas la seule à employer des femmes. La Bell Asbestos Co. avait engagé les premières ouvrières thetfordoises au cours de l'été 1895.
  • Qui
    Il est possible qu'il y ait dans cet atelier quelques travailleuses de moins de 14 ans. Ce qui est certain, c'est qu'elles ont pratiquement toutes moins de vingt-cinq ans. À cette époque, on n'exerce généralement le métier de « gobeuse » qu'en attendant de se marier et il vaut mieux se trouver un époux avant l'âge de vingt-cinq ans, sinon on risque de « coiffer sainte Catherine », c'est-à-dire de rester " vieille fille" .
  •  


    Musée McCord texte accompagnant la photo 1996-335.47


    Montreal from Street Railway Power House chimney, QC, 1896
    Photo: Musée McCord : view-2944

    L'Acte des manufactures de 1885:

    L'Acte des manufactures (acte pour protéger la vie et la santé des employés) fut sanctionné le 9 mai 1885. L'Acte qui comprend 38 articles et une annexe, s'applique sur tout le territoire de la province.

    La loi, dans son ensemble ne couvre que les femmes, les jeunes filles et garçons, mais les dispositions concernant les questions de santé et la sécurité touchent également les hommes. La loi fixe également l'âge minimum pour le travail en manufacture à 12 ans pour les garçons et à 14 ans pour les jeunes filles. Le patron doit fournir sur demande à l'inspecteur un certificat attestant l'âge du garçon ou de la jeune fille à son service. Selon la définition de la loi, un garçon devient homme à 14 ans et la jeune fille devient femme à 18 ans.

    Normes du travail:

    La durée du travail pour les femmes, jeunes filles et garçons est fixée à 10 heures par jour pour un maximum de 60 heures par semaine. L'employeur doit leur accorder au moins une heure de repas le midi, qui ne peut être comptée dans le total des heures de travail, mais la loi ne s'inquiète pas du souper, de sorte que les employés doivent encore travailler de sept à huit heures sans interruption, et parfois plus. La loi ne reconnaît encore aucun congé payé.

    Dès 1889, les travailleurs font quelques recommandations, telles que :

    • favoriser l'instruction
    • criminaliser la brutalité du travail
    • imposer des normes sévères de santé et de sécurité au travail
    • supprimer le travail le dimanche
    • créer un jour du travail qui serait un jour de repos légal dans
      l'ensemble du pays.


    Musée McCord texte accompagnant la photo view-2944


    Cie Paquet vers 1915, photos d'employés

    Cette page montre des photos d'employés de divers rayons du magasin.

    1930 charbon
    Déchargement du charbon des bateaux au port de Québec vers 1930
    Photo tirée du dépliant du Port de Québec pour son 150e.

    On peut voir sur la photo précédente que les travailleurs déchargent du charbon et aucun d'eux ne porte de masque pour se protéger de la poussière. Aujourd'hui, il serait impensable que les travailleurs doivent subir ce genre de risque. Mais en 1930, la CSST n'existait pas, les connaissances médicales et aussi la mentalité de prévention n'étaient pas très développées, surtout si l'employeur devait en payer les coûts.

    Le travail des femmes au Québec


    Quatre femmes au travail sont représentées sur cette photographie. Elles s'affairent à l'amidonnage des collets et des manchettes de chemises, c'est-à-dire à imprégner le tissu d'amidon pour le raidir. En 1901, 12,8 % des Québécoises de dix ans et plus ont un emploi rémunéré, notamment comme ouvrière, mais aussi comme domestique ou institutrice. Dans les familles urbaines les plus modestes, le revenu du père est parfois insuffisant. Entre 1890 et 1920, le salaire de la majorité des ouvriers permet à peine de couvrir les frais de subsistance. Aussi, des enfants et des jeunes filles sont forcés de travailler afin d'aider leurs parents financièrement. Parfois, mais cela est plus rare, des femmes mariées doivent aussi trouver un travail rémunéré. Selon A.H. Simms, un fabricant de chemises et collerettes interrogé en 1888 lors de la Commission royale d'enquête sur les relations entre le capital et le travail, son secteur industriel emploie un grand nombre de personnes, essentiellement de sexe féminin. Chez lui, comme dans bien des manufactures de ce type, les employés sont payés à la pièce. M. Simms n'est pas en faveur de l'uniformisation des salaires des employés : « Je crois aux salaires donnés en fonction de ce que les travailleurs peuvent gagner, et c'est pour cela que nous les payons à la pièce. »


  • Les entreprises de confection de vêtements confient fréquemment du travail à la pièce à des gens travaillant à l'extérieur de la manufacture. Ce type de travail, qui exploite généralement les travailleurs, majoritairement des femmes, est appelé sweating system .
  • Quand
  • Aux yeux des entrepreneurs qui payent leurs employés à la pièce, la valeur du travail de tous les employés n'est pas comparable. Comme le mentionne le fabricant de chemises et de collerettes A.H. Simms, interrogé en 1888 lors de la Commission royale d'enquête sur les relations entre le capital et le travail : « [Sur] une demi-douzaine d'apprenties, deux ou trois filles deviendront en trois mois de très bonnes travailleuses pouvant gagner plus que d'autres employées qui sont là depuis trois ou quatre ans. »
  • Qui
  • À Montréal, au cours des années 1901 à 1929, le tiers des travailleuses est employé dans le domaine des services, en tant que domestiques notamment. Un second tiers travaille dans des secteurs variés, alors que le troisième tiers est constitué d'ouvrières de manufactures.

    Musée McCord texte accompagnant la photo Musée McCord 85031181

    Le travail des enfants au Québec


    ado au travail
    Adolescent au travail
    Photo Musée McCord: 82069001

    Le salaire d'appoint des enfants

    À l'avant-plan de ce groupe d'ouvriers, le garçon affecté au pressage des disques de gramophone semble être un adolescent. La scène est prise à l'intérieur de la Berliner Gramophone, dans le quartier Saint-Henri à Montréal. La compagnie sera achetée pour former le groupe RCA Victor dans le courant des années 1920. Le travail des enfants n'était pas un phénomène nouveau, car de tout temps et dans tous les systèmes économiques les enfants ont collaboré à l'économie familiale. Toutefois, les conditions de travail dans l'industrie - horaire, tâches répétitives, milieu malsain- sont beaucoup plus dures qu'avant. Certaines familles parmi les plus pauvres sont obligées de compter sur le travail de leurs enfants à partir de l'âge de huit ou dix ans.

    Le texte sous la photo provient du livre: "Quartiers ouvriers d'autrefois 1850-1950" de Anne-Marie Sicotte, Les Publications du Québec, p 64.

    Au début de l'ère industrielle, fin 18e siècle, et début 19e siècle, les patrons d'entreprises ne pensaient qu'à améliorer le rendement de la production sans aucune valeur morale, ni conscience sociale. Tout ce qui importait était le profit. Les ouvriers des villes avaient souvent de grosses familles et ils étaient mal payés même s'ils faisaient des semaines de 60 heures et même 70 heures avec un seul jour de congé. 

    C'est alors que les patrons voulant toujours augmenter la productivité ont commencé à engager des femmes et des enfants pour leur confier des tâches moins exigeantes que celles des hommes de façon à ce que les hommes soient affectés aux tâches les plus dures, mais aussi les plus productives. Le revenu des enfants était souvent indispensable pour la survie familiale.

    Les secteurs particulièrement intéressés par le travail des enfants étaient le textile, le vêtement et le tabac. Dans le secteur du textile, la petite taille des enfants de 8 ou 9 ans leur permettait d'aller sous les machines. Dans le secteur du tabac, particulièrement les cigariers appréciaient leurs petites mains pour rouler les cigares. Cette tâche n'était pas éprouvante physiquement, mais longue et ennuyeuse pendant 10 à 12 heures par jour, et ce 6 jours/ semaines.

    Évidemment aucun souci de sécurité ni de respect des enfants. Si l'enfant ne travaillait pas au goût ou à la vitesse que le contremaître voulait, il se faisait tapocher.

    Les parents voyaient leurs enfants comme un bien économique afin de contribuer à la survie de la famille. Les enfants d'ouvriers commençant très tôt à travailler n'allaient pas à l'école ou si peu. Cette situation créait un cercle vicieux pour la pauvreté. Puisqu'ils étaient analphabètes, l'espoir de se sortir de cette situation leur était enlevé.

    Heureusement, tous les gens de cette époque n'avaient pas le même faible niveau de conscience sociale et ont forcé la législation, dès 1880, à protéger les enfants et à leur donner espoir d'une vie meilleure en rendant l'école obligatoire, jusqu'à un certain âge . Le premier pas a été de réduire la semaine de travail des enfants à moins de 60 heures-semaine ! et les faire sortir des endroits à haut risque comme les usines et les mines.

    Le combat suivant qui s'est échelonné sur plusieurs décennies c'est l'école obligatoire. Au Canada, comme il s'agissait d'une responsabilité provinciale, la situation était différente d'une province à l'autre.

     

    Source de cette information : Industrialisation au XIXe siècle et le travail des enfants par : Eric Doyon 10/04/2014


    Asbestos mine, near Thetford Mines, QC, about 1880 : Musée McCord
    Photo: no. 1999.343.1

    Voici ce qui était de l'état du droit concernant le travail des enfants à la fin 19e siècle:

    Il n'est pas rare, au 19e siècle, de trouver des enfants dans les usines et dans les mines. Au Québec, la Loi des manufactures de 1885 interdit aux patrons d'employer des garçons de moins de douze ans, mais cette loi ne s'applique que dans les usines. La Loi des mines de 1892, quant à elle, se contente d'interdire l'embauche de garçons de moins de quinze ans dans les travaux souterrains : cette disposition ne touche donc pas les mines d'amiante, qui sont pratiquement toutes à ciel ouvert.

    L'inspecteur des mines écrit en 1894 :

    « J'ai déjà mentionnés [sic] que de jeunes enfants de huit à dix ans sont employés au triage de certains minerais notamment de l'amiante, mais je me suis assuré qu'ils travaillaient avec leurs frères, seulement pendant les vacances et dans la mesure de leurs forces. Il n'y a d'ailleurs rien de contraire à la loi des Mines ni de préjudiciable à la santé de ces enfants.

    Musée McCord texte accompagnant la photo 1999.343.1

    Travailleurs d’une fonderie
    (Fonderie, aile Workman, Université McGill, Montréal, QC, vers 1901)

    Amendes et retenues sur salaire. Le système des amendes et des retenues sur salaire mérite qu'on s'y attarde. Il est très varié et permet littéralement aux patrons, contremaîtres et agents de placement de voler le salaire des employés. Elles sont imposées pour de multiples raisons : insubordination, paroles obscènes, grossièreté envers le contremaître (ou réponse à une insulte de sa part), turbulence, négligence, bris de la machinerie (l'amende atteint alors des sommets), retard (l'amende s'ajoute alors à la perte d'une demi-journée de salaire), bavardage au travail ou violation du silence, refus de se présenter au travail le lendemain d'une journée de travail particulièrement longue, mauvaise confection d'une pièce, gaspillage et vol. Il arrive même que tout son salaire d'une semaine ne permette pas à l'employé fautif de payer son amende. Bien souvent d'ailleurs, le montant de l'amende est sans commune mesure avec ce que la faute coûte réellement à l'entreprise. Une amende pour retard peut être imposée même si, dans les faits, il n'y a pas eu de retard. Certaines manufactures obligent leurs employés à se présenter avant l'heure d'ouverture. Cinq minutes avant le début du travail, tout le monde doit être entré, et les portes fermées à clé. En fait, les amendes ne se calculent pas directement en argent, mais en temps de travail que l'on retranche au moment de faire les comptes. Les employés ne sachant pas compter, se font truffés (sic). Le montant des amendes est souvent doublé sans qu'ils s'en aperçoivent. Ce système des amendes est souvent à la base du salaire des contremaîtres.

    Musée McCord texte accompagnant la photo Musée McCord 025-288

    cuivre
    Laveurs de minerais de cuivre 1867 à Bolton
    Photo Musée McCord: i28903


    Séparateur de minerais en 1867. Ça ne semble pas de très bonnes conditions de travail
    Photo Musée McCord no: i28902

    Les mineurs de fond et L'art des Mines

    Les conditions de travail dans la mine
    en France au 18e siècle


    mineur 18eToute la difficulté de l'exploitation d'une mine provient des dispositions très variées des filons souterrains. Certains sont horizontaux, mais comme on l'a vu, la formation géologique peut avoir été bouleversée et présenter un "gîte incliné" vers le haut, vers le bas, sur des hauteurs très variables (50cm à 10 mètres), s'interrompre d'un seul coup, coupé par une faille, et reprendre à plusieurs dizaines de mètres de là, vers le fond ou vers la surface. Les mineurs doivent faire face à tous ces cas de figure, et extraire dans n'importe quelle condition le minerai : debout, couchés, parfois sur plusieurs hauteurs en même temps. Ces conditions extrêmement difficiles s'ajoutent à la chaleur naturelle du sous sol (plus on descend, plus il fait chaud), à la ventilation plus ou moins bien répartie, à l'effort lui même, à la promiscuité due au grand nombre d'ouvriers... sans compter les accidents dus aux outils, au manque de lumière ou à la faiblesse des lampes, aux poussières de charbon, aux inondations, aux poches de gaz asphyxiant, et enfin, au grisou. Les mineurs courent ainsi de très grands risques auxquels il faut ajouter des conditions de vie tout aussi insupportables : des journées de travail très longues, des maladies consécutives à ces conditions pénibles, une alimentation très pauvre, et l’insuffisance de repos (pas de week-end, ni de congés payés… il faudra attendre 1936). Pour achever cette liste, ces conditions s'appliquent sans distinction aux hommes, aux femmes, aux enfants, et aux malades qui doivent chaque jour retourner à la mine s'ils veulent se nourrir. Aussi curieux que cela puisse paraître, cette vie misérable et absolument inconcevable pour n'importe lequel d'entre nous est "enviable" à cette époque. La mine offre un emploi régulier, un logement, de quoi se nourrir toute l'année. Dans certains pays proches, des immigrants traversent les frontières dans l'espoir de partager ce sort. Certains ouvriers agricoles abandonnent leurs exploitations dépendant du climat, des sécheresses ou des inondations pour cette "stabilité" relative qui ne connaît pas l'hiver, pour éviter simplement la famine et la misère.

    Ce texte provient du site Internet français de Geopedia mais n'est plus accessible

    La situation décrite précédemment au sujet du Québec n'est pas exceptionnelle au sujet du travail des enfants. Voici la situation décrite du travail des enfants en France, dont certains cas, dès 1572! Des enfants travaillant dans les mines des Vosges. Les employeurs y trouvaient leur avantage à cause de la taille de l'enfant. Peu importe les risques pour l'enfant! Il ne s'agit que d'un cas rapporté, il est probable qu'il y en ait plusieurs dans différentes régions de la France.


    Au 17e siècle, une manufacture de textile emploie des enfants dès l'âge de 7 ans! ( Il faut, semble-t-il, nuancer la situation. À cette époque l'espérance de vie était loin de celle que nous avons alors la notion d'enfance, d'adolescence et de l'âge adulte est complètement différente. Par exemple, un jeune de 10 ans est peut-être adolescent pour eux ou peut-être plus jeune encore. Alors celui de 13 ou 14 ans est peut-être un adulte.)

    Dans la région de Tourcoing, environ 15 km au nord de Lille, en 1790 sur 8 000 employés textiles 3 000 sont des enfants de 7 à 12 ans! On y peigne la laine. Il y a de grands bassins pour laver la laine et il est fréquent que des enfants travailleurs y tombent et se noient.

    L'industrie textile en France comme au Canada est un gros employeur d'enfants. En 1840, sur 143 000 enfants travailleurs 9 300 sont dans le textile.

    Il semble que le travail des enfants et des "enfants-objects" économiques est tellement habituel qu'on devient indifférent de leur sort. Il est, j'ose dire presque, normal qu'ils soient battus, abusés et maltraités. Heureusement, tous ne sont pas indifférents à leur sort. Dont Victor Hugo, qui, en 1853, réveille le monde par ses écrits.

    Les enfants travailleront dans les mines de France jusqu'en 1880 à cause de leur petite taille. Et probablement à cause du coût réduit de leur main-d'oeuvre par rapport à un adulte. Mais ils subissent les mêmes risques que les adultes, peut-être plus puisqu'ils doivent travailler dans des endroits que les adultes ne peuvent atteindre. On les y engage même dès l'âge de 6 ans!

    Au 19e siècle, les parents font embaucher leurs enfants dans l'usine où ils travaillent dès l'âge de 8 ou 9 ans pour leur apporter un supplément de revenus. L'enfant est devenu une valeur économique et non humaine. Les employeurs ont l'avantage de niveler le salaire des adultes vers le bas pour ainsi forcer les parents à faire travailler au rabais leurs enfants. Le seul qui y gagne est le patron.

    Heureusement en 1840, certaines voix importantes se lèvent pour mettre fin à cette exploitation éhontée. Ceux qui s'élèvent contre cette exploitation ont un bel exemple à apporter celui des Britanniques qui ont légiféré dès 1802. Pour rendre l'école obligatoire ou pour interdire les trop jeunes à travailler en usine ou dans les mines.

    Mais plusieurs s'opposaient, à cette loi qui, selon eux , contrevient avec le droit du père de disposer de ces enfants.

    Victor Hugo dans son temps décrivait :

    "Travail mauvais qui prend l'âge tendre en sa serre qui produit l'argent en créant la misère qui se sert d'un enfant ainsi que d'un outil."

    Je pense que ça décrit parfaitement la situation de ces enfants, mais aussi leur avenir.